[RP] La forêt de Briançon

[Quelque part dans la forêt du champ de Mars, à droite après le troisième chêne du sentier de gauche - à la chasse au quoi déjà ?]

S'ampillooooooooooooon Ma'an !

hum oui, Margot ?

Ma'an, 'garte ! 'e bô s'ampillon !

Traduction Morganienne du fabuleux récit Margotien que vous venez de lire :

"Champignooooooooooon Maman !
Maman, regarde ! Le beau champignon !"

Nooon Margot ! Ne touche pas à celui-là !

Et le petit doigt potelé de l'héritière de Maussac-Thézan de se mettre soudainement à trembloter à l'instar de la lèvre inférieure de ladite demoiselle tandis que le bras retombe le long du corps, ô total désintérêt effrayé pour le vilain méchant champignon que maman interdit de toucher, voire même de simplement désigner ?

Oh non ma chérie, ne pleure pas, ce n'est pas grave... Il ne faut juste pas toucher aux champignons rouges à petits points blancs... Ils sont dangereux et tu pourrais avoir gros bobo...

Les yeux embués de l'enfant se lèvent vers le visage diaphane de la mère penchée sur la chair de sa chair :

Ma'got pas punie ?

Morgane sourit, le regard attendri devant cette petite bouille de presque deux ans aux yeux du bleu océan paternel.
Le fond de l'air est cru en cette fin de matinée. L'automne est arrivé, enveloppant de son manteau l'imprenable forteresse et colorant d'un rose délicat les pommettes enfantines de Margot, bien emmitouflée dans le manteau de laine tricoté par Apolline durant le long voyage qui les ramenait de Bourgogne en Dauphiné.

La brune aux yeux couleur de pluie caresse la petite joue rebondie, laisse son index s'enrouler dans une boucle de l'enfant et soupire.

Non, Margot pas punie... Par Aristote, si tu n'avais pas hérité de mes boucles sauvages, je douterais que tu sois ma fille... Tu ressembles tellement à ton père...

Ma'got comme Papa !

Oui, répond la mère à son enfant en laissant échapper un petit rire amusé. Margot comme Papa et diantre ce qu'il en est fier... D'ailleurs, il se fait déjà tard, midi approche à grand pas et ces champignons ne seront jamais prêts à temps pour le retour de ton père.

D'autant moins prêts lorsque l'on sait que le forgeron n'a désormais plus que la place San Marcko à traverser pour regagner ses pénattes et trouver le réconfort d'un bon repas en famille après avoir passé de longues heures à travailler le fer.

Cueillons ces quelques cèpes que j'aperçois au pied de ce pin sylvestre et rentrons. Tu pourras jouer un peu avec Jacob le temps que je lave le fruit de notre cueillette et qu'Apolline nous les farcisse.

Non, Ma'got pas jouer avec Jacob ! Ma'got jouer avec le "sat"...

Pourquoi ne laisserais-tu pas ce pauvre minou tranquille... Juste une fois... Je crois qu'il en a assez que tu lui tires la queue à longueur de journée, jeune fille.

Ma'got aime le "sat"... et le "sat" aime Ma'got !

Ainsi a parlé la petite voix de la "sat"gesse - parait-il que la vérité sort de la bouche des enfants - et la journée s'annonce longue, non pour la mère et la fille qui, elles, s'en reviennent le panier bien garni de cèpes des pins et de bolets - mais pour le "sat" dont la moustache doit déjà frémir, sentant le retour de sa tortionnaire à qui pourtant l'on vendrait le Bon Dieu sans confession.

» [Briançon] coup de gueule de Marc