L'Histoire de Morgane et Marcko
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De leur vie au jour le jour, faite de joies, de peines, d'aléas, de rencontres bonnes ou mauvaises... vous saurez tout, ou presque.
 
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 [RP] Tranches de vie...

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Morgane
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MessageSujet: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 22:48

Posté le: 22 Juin 2009 11:21

Le soleil a enfin eu raison, du bout de ses rayons, de mes paupières endormies, traversant les persiennes de ma chambre au 7 rue basse des Remparts.
Tant bien que mal, j'ouvre un œil, puis l'autre, avant de refermer le plus fortement possible le premier, suivi rapidement du deuxième.
Diantre, en cette fin d'astreinte à la maréchaussée, qui m'a fait vivre la nuit et dormir le jour durant une nouvelle semaine, je prends conscience du fait que mon corps réclame de plus en plus qu'on le laisse se reposer... 15 minutes de plus... juste 15... rhoo d'accord, 10 ? Bon allez, 5 toutes petites minutes.
Après tout ça n'est pas comme si je ne suis pas rentrée fort tardivement cette nuit... enfin plus exactement fort tôt ce matin... hum, à l'aurore pour être tout à fait précise.
Tout le monde dort encore ou se lève à cette heure-là tandis que moi, après avoir embrassé ma fille de 7 mois, voyageant au monde des rêves depuis la veille dans la soirée, je me faufile seulement dans mes draps, le plus silencieusement possible.
Pas assez néanmoins pour tromper la vigilance même endormie de celui qui partage ma vie, puisque ce dernier ouvre l'espace de ses bras afin de m'y accueillir, déposant un tendre baiser sur mon front avant de replonger dans son sommeil.

Mais revenons à notre astre solaire qui, bataillant de toute sa force estivale contre les volets clos de ma chambre, a réussi à me titiller suffisamment la paupière pour que je l'ouvre et la referme, la clarté du jour - vous l'avez bien compris - m'éblouissant d'autant plus que mes yeux sont d'un bleu très - pour ne pas dire trop - clair.

Je m'étire avec lenteur en étouffant un bâillement.

Mes longues boucles plus noires que l'ébène, nouées en une lourde tresse se sont échappées de ci de là du ruban pourpre qui les retenait, contrastant ainsi avec la diaphane pâleur de mon visage - qui me caractérise tout autant que la couleur de mes iris.

Tout en moi semble rappeler la fragilité, même ma taille, pas très grande et mon poids, pas très lourd : 5.28 pieds pour 112 livres. Tout, sauf ce caractère bien trempé qui m'a valu d'être surnommée "Tigresse" par le seul Alsacien de mon ancien village et ami : Akron.
A son souvenir, la tristesse voile la fraicheur rosée et matinale de mon teint. La maladie l'a emporté récemment... Comme il me l'avait annoncé le jour de mon départ de Briançon. Jamais plus nous ne pourrons aller en Germanie visiter ses terres d'origine.

J'en suis là de mes pensées, tandis que cette journée m'a surprise à peine éveillée par son astre du jour qui annonce déjà l'avancée du matin vers le midi et c'est avec les yeux fermés que je pars à la recherche de mon époux, la main tâtonnant le drap aussi vide que froid. Marcko a de toute évidence décidé de ne pas chômer et est levé depuis longtemps déjà.


LEVE ?! Depuis longtemps ?! Mais par Aristote, quelle heure est-il ?!


Le clocher de l'Eglise, comme une réponse d'Aristote lui-même, me répond en sonnant la terce.

Déjà 9h ?!? Oh noooon, je suis en retard !!!

Moi qui aime à me lever de bonne heure, que ma nuit soit courte ou pas, pour avoir la journée devant moi, me voilà maintenant avec la matinée derrière.
Mes pieds nus déjà au sol, je me dépêtre tant bien que mal de mon drap et fonce vers la porte de ma chambre. Objectif : rejoindre la salle d'eau au plus vite pour faire un brin de toilette et être semi-présentable devant Appoline quand...


OUIIIIIIIIIIIIIIIIN !!!!!


Trop tard...

Je souris : la chair de ma chair, mon petit estomac sur pattes préféré, pile à l'heure. La main sur la poignée de la porte, je sais déjà qui je vais découvrir derrière. De fait, Apolline, notre nourri... enfin non, la nourrice de mon enfant, pas la mienne, bien évidemment, est là.


B'jour dame Morgane. J'crô qu'vot' tiote Margot l'est affamée, comme chaque matin. Si vous vouloz mon avis, ché pô normal, elle dô avôar euch ver solitaire.


Oh non brave Apolline, je la crois tout simplement la digne fille de son père. Elle a de l'appétit, c'est au contraire une bonne maladie. D'ailleurs, ne fait-elle pas ses nuits ? Ne grossit et ne grandit-elle pas à vue d'oeil ? Non non, je vous le dis, pas d'inquiétude, tout va bien.

Elle me tend ma "grenouille" en haussant les épaules mais avec cependant toute la tendresse que je la sais vouer à mon bébé ; je la saisis avec tout autant de douceur et, fidèles toutes les deux à notre rituel depuis de longs mois déjà, nous nous installons dans ce vieux fauteuil à bascules qui trône près de l'âtre de ma chambre désormais éteint jusqu'à l'hiver prochain.
Margot dans mes bras, contre mon sein, tête avec vigueur, bercée par le mouvement que mon pied imprègne au fauteuil, tandis que celui ci nous chante son sempiternel refrain de grincements de bois sur le plancher.

Je ferme les yeux et l'envie me prend de fredonner une petite ritournelle amusante.
En bas dans la cuisine, j'entends Apolline qui s'attèle déjà à la préparation du déjeuner.
La journée s'annonce belle et radieuse, ne pouvait-elle finalement pas mieux commencer ?


Dernière édition par Morgane le Mar 8 Sep - 22:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 22:48

Posté le: 24 Juin 2009 12:04

Béate... Tel est le mot qui convient pour décrire la mine réjouie, à la fois admirative et étonnée, que j'arbore en ce jour.

D'aucuns diront qu'elle a le port de tête hésitant ; d'autres qu'elle a le séant tout aussi incertain... A ceux-là je répondrai : il n'empêche que ma fille tient en position assise !

Certes, jusqu'à la prochaine culbute dont Seul le Très-Haut connait la trajectoire ; mais la position est tenue, avec la plus grande concentration possible visible à sa petite moue enfantine, durant quelques secondes miraculeuses.

D'aucuns diront alors que si la culbute ne se fait qu'après quelques secondes, miraculeuses ou pas d'ailleurs, c'est bien grâce aux nombreux coussins qui l'entourent ; d'autres que le véritable test serait en effet de l'asseoir sans tout ce fatras de tissus et de plumes d'oies. A ceux-là je répondrai : je ne vous permets pas ! Cet ensemble de coussins, à la disposition toute aussi stratégique qu'élaborée sert simplement de filet de protection à ma petite acrobate.

Non mais oh ! Depuis quand ma fille n'aurait-elle pas le droit d'être la meilleure... A mes yeux ?

Mon visage se fend d'un sourire amusé : ah les parents... l'on dirait bien qu'il n'en existe pas un pour rattraper l'autre en matière d'objectivité sur les prouesses de sa progéniture...
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 22:53

Posté le: 30 Juil 2009 09:17
Nous sommes rentrés depuis quelques jours déjà et il est temps, ce me semble, que je me m'attèle au rangement de nos malles.
Ces dernières traînent - envahissantes - dans un coin de la cuisine, là où nous les avons laissées lors de notre arrivée chez nous.
Du linge propre, du linge sale... Diantre qu'il y a du travail !
Apolline m'aidera au lavoir, à deux nous irons plus vite, et surtout, nous pourrons discuter... c'est qu'elle m'a manqué, la bougresse !

Très vite les armoires se remplissent, les vêtements reprenant place sur les étagères. Bientôt, un tricorne viendra rejoindre la garde robe de Marcko. Je souris à cette idée, impatiente de voir les étoiles qui brilleront dans ses yeux.

Alors que j'en termine du déballage en rangeant mes propres vêtements, je découvre un petit coffre caché derrière mes vêtements d'hiver. C'est donc là que je l'avais caché quand nous avons emménagé ?!

Mes mains s'en saisissent, avides. Elles ouvrent doucement le couvercle, dévoilant à mon regard nombre de parchemins roulés sur eux-mêmes, noués d'un ruban pourpre. Aux lettres de Marcko se mélangent des récits écrits de ma main. Moments de ma vie que je ne souhaitais pas oublier...

Je me suis assise sur notre couche et déjà mes mains fébriles dénouent, mes yeux gourmands relisent les mots, déjà lus cent fois au moins par le passé. Mes lèvres sourient, le rouge me montant parfois aux joues... Je déroule un autre parchemin... Celui-ci est écrit de ma plume.

Citation :


Tranche de vie : L'été ne meurt jamais, il ne fait que dormir...



L’aube, glaciale et pâle, se levait enfin sur notre petit village isolé des Alpes, ce tout petit village reculé du Lyonnais-Dauphiné, au pied du massif du Quenras. Le soleil, bien bas, peinait à percer le lourd manteau nuageux qui, non content de couronner les Pics Odon et Assiette, qui surplombaient Briançon de leur majestueuse présence enneigée, avait visiblement décidé d’investir en prime l’enceinte de la ville.

C’est donc dans un épais brouillard que le peuple se réveilla ce matin-là et pour moi, se fut même dans les deux sens du terme. A l’instar de dame Nature, dont on aurait dit qu’elle semblait s’être enrhumée, j'ouvris un œil des plus embrumés. Le froid extérieur avait gagné la chambre conjugale, me réveillant, tout comme l’absence de mon époux à mes côtés.

J'hésitais donc entre mettre un pied en dehors de la chaleur du lit ou garder tête et corps au-dedans. Cruel dilemme auquel mit fin Marcko en apparaissant dans l’encadrement de la porte, les bras chargés de bûches stérées la veille.


Bonjour vous, lança-t-il joyeusement. Je suis allé chercher du bois, le feu était vraiment sur le point de mourir.

Comme tout ou presque autour de nous...
soupirai-je. Je déteste l’hiver !

Comme tout le monde ou presque
, me répondit mon aimé, une lueur taquine dans le regard.

Oh oh, monsieur serait-il d’humeur joueuse ce matin ?

Moi ? Oh voyons…Pas plus qu’un gamin rêvant d’une bataille de boules de neige,
fanfaronna-t-il, l’air innocent.

Mon visage s’éclaira aussitôt. Faisant fi du froid régnant dans la pièce, je me faufilai en dehors du chaleureux cocon de ma couche et me dirigeai vers l’unique fenêtre de la chambre. J'avais beau ne pas aimer cette morne saison, les premiers flocons avaient toujours ce petit quelque chose de particulier, qui vous faisait redevenir enfant l’espace d’un instant. Je l’ouvris donc comme s’il en allait de ma vie, débloquai les persiennes puis, toute à mon admiration et surtout… toute tête dehors, me pris un paquet de poudreuse sur le sommet du crâne.

Maugréant, je revins dans la pièce, secouant mes longs cheveux noirs comme l’ébène devenus aussi blancs que ceux d'un vieillard.

Pas de doute, l’hiver est bien là et il me le fait déjà payer, m'exclamai-je dans un éclat de rire.

Mais non, mais non, il a juste pris de l’avance sur cette bataille dont je parlais. Et puis le blanc sied aussi très bien à la diaphane pâleur de votre doux visage. On dirait un ange.

Je lui souris tendrement puis fis mine de prendre un air faussement outré et ronchonnai… Une bataille… une bataille… :

Oseriez-vous ?!

Quoi donc ? Vous faire mordre la poudreuse ? Non quand même pas mais… Vous démontrer que Dame Nature a aussi ses charmes, recouverte de son manteau d’hiver ? Ma foi, j’oserai plutôt deux fois qu’une.


Le regard suspicieux, je l’interrogeai du bleu clair de mes yeux, dont tu hériteras peut-être, mon enfant. Ton père me demanda alors de m’habiller chaudement et de le rejoindre dans la rue. Intriguée, je m’exécutai et bien vite nous nous mimes en route vers la porte médiane de l’enceinte du village. En traversant la Place San Marcko, nous croisâmes quelques bûcherons courageux, en route pour la forêt du Champ de Mars et des travailleurs s’en allant à la mine. Nous avions tous ce point commun de faire de nos expirations des volutes de fumée dessinant dans l’air des arabesques blafardes.

Marcko m’emmenait dans le bois des Coqueherts, bois cher à nos cœurs pour y avoir vu nos noces célébrées. Je sentais le souvenir de la cérémonie, si particulière, qui nous avait unis, me revenir en mémoire et machinalement, mes pas retrouvèrent le chemin du lac. Marcko souriait, c’était exactement là où il voulait m'emmener.

Le bois paraît si triste… avec tous ses arbres décharnés…

Et pourtant…


Marcko laissa sa phrase en suspens : au détour du sentier jadis emprunté, s’offrit à nos yeux un spectacle unique. Le lac gelé était recouvert d’une couche de neige, dont la pureté était à couper le souffle. Aucune trace de pas d’hommes ou d’animaux n’était venue corrompre cette blancheur immaculée.
Nos respirations mêlées vinrent se mélanger à la brume qui se levait enfn, laissant la possibilité au soleil pourtant faible, de venir déposer sur ce tableau sa douce clarté. La neige ainsi éclairée scintillait comme jamais.

Passant un bras autour de mes épaules, celui qui avait été un jour Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné, entreprit de me montrer les trésors que notre environnement, pourtant si banal aux yeux du commun des mortels, pouvait bien receler.

Approchant son visage du mien, il murmura, afin de ne pas troubler le silence qui régnait dans le bois :


Vois-tu cette petite fleur blanche près de la souche d’arbre ? C’est un perce-neige. Cette plante a la propriété de percer une faible couche de neige pour fleurir, d’où son nom. Et si tu regardes bien les branches nues des arbres, elles sont recouvertes de givre brillant de mille feux quand les rayons du soleil viennent le caresser. Il reste aussi des vestiges ça et là de la rosée du matin, saisie par le froid…


En effet, je pouvais apercevoir des « larmes » translucides, comme des gouttes d’eau que le temps aurait figées dans leur mouvement vers le sol. Je me souviens avoir souri, fermé les yeux un instant tandis que l’astre solaire parcourait mon visage de sa chaleur réconfortante. J'inspirai profondément, me sentant revitalisée, galvanisée par le calme, la sérénité de la nature hivernale qui, sous ses airs mornes, vivait encore. Le temps avait juste suspendu ses effets et le paysage actuel inspirait la paix des sens, sous la bienveillance d’un ciel qui, de pastels, se colorait enfin. Le jour venait au monde, prenant la place de Dame Nuit.

Comme tu le vois, la végétation semble morte mais ce n’est qu’une façade. Endormie, elle couve et garde comme un secret trésor sa force et sa vigueur… A l’image de ce ventre que tu arbores et qui donnera bientôt la vie.


Une larme roule sur mes joues. Nous en avons laissé des choses derrière nous, en quittant Briançon. Outre nos amis, qui nous manquent, c'était notre chez nous, notre premier chez nous.
Je me souviens avoir écrit ce texte pour mon enfant alors que j'étais déjà bien enceinte.
Aurons-nous un tel hiver ici, en Bourgogne ? J'aimerais que Margot puisse assister à ce spectacle dont mes yeux ont profité avant elle. Je ne doute d'ailleurs pas un instant que si Marcko en a l'occasion, il emmènera notre petite à la découverte des trésors cachés de la nature.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 23:39

Posté le: 15 Aoû 2009 18:04

Alors que Marcko rentrait, Margot somnolait déjà dans les bras de maman. Nulle autre place ne valait celle-ci, évidemment. Il faut dire que dans ceux de la nourrice, il y faisait moins silence Ché po comme chi on l'savo dt'eu pas !

"Bonsoir toutes les deux", s'élança l'époux et père, d'un ton enjoué.

Morgane lui lança un sourire, ravie de voir son mari rentrer. L'enfant se redressa bien éveillée au son de la voix de son père.


"Mais c'est qui ça dans les bras à maman ?" Stratagème : jouer, faire rire son enfant adorée, pour la prendre contre lui, la bercer de quelques chatouillis, pour mieux faire diversion et pouvoir lui même se blottir, enfin, contre l'être aimé.

"Bonsoir Vous", put-il enfin glisser amoureusement à celle qu'il chérissait, le sourire charmeur... celui qui lui était tout réservé.

Marcko s'enquit des nouvelles de la journée de sa petite, et ses progrès, la félicitant de ses quelques gazouillis.

"Nonnn...Nonnnnnnn..... Non ! pas le chapeau !"

Morgane, d'humeur taquine : "Allons donc, Messire de Maussac-Thézan, laisseriez-vous votre fille s'évader à 4 pattes, coiffée d'un tricorne sur le chef, de ne point avoir su l'en empêcher ?"

"Oh oui ! ses fameuses évasions !" tournant son attention sur l'enfant, il continua ainsi: "n'écoute pas ta maman, elle se moque de toi... Bon, c'est vrai, il faut dire que t'en voir faire l'essai, vasciller et finir par t'écrou" "Rahhhhhh ! " Marcko finit de lui glisser le chapeau tout neuf sur la tête."Et voilà ! Margot a disparu !"

"Mais qu'est ce que c'est que ça ??" Mimant un air interloqué.

"Que sont ces petites fesses là sous le chapeau ? Les petites fesses d'une petite Margot qui sait se tenir assise ??? Oh mais oui, maman me l'a dit"


L'heure de la coucher arriva bientôt, et, pour une fois, Marcko demanda s'il pouvait s'y essayer. C'est qu'elle pousserait bien vite... Plus tard sera-t'elle déjà jeune fille, et qui sait ? peut-être aura-t'elle eu quelques petits frères ou petites soeurs...

Quelques minutes des rires du bébé chatouilleux résonnèrent en leur demeure, jusqu'à ce que les petits poings se fermèrent pour mieux s'en frotter les yeux.

"Allez, endors-toi petit ange, le marchand de sable est passé", murmura-t'il en déposant le bisou d'un père sur le front de son enfant.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 23:48

Posté le: 30 Aoû 2009 14:53

Une envie ? Non.
Un besoin.
Oh oui, besoin irrépressible de me saisir d'un parchemin, soigneusement rangé là, dans le tiroir du haut de notre commode. Celle qu'il me prit tant de temps à réaliser car le vieux chêne que j'avais choisi de bûcheronner à cette fin, me résistait depuis des jours.
Nécessité pour ma main que de rencontrer le soyeux d'une plume, la noirceur de l'encre et d'en remplir la feuille précédemment prise d'une écriture faite de pleins et de déliés... Mon écriture... Mes mots... Mes souvenirs... Mes questions... Mon ami... Lui écrire... enfin...

Aujourd'hui, je ressens bel et bien le courage de lui demander de ses nouvelles sans que les larmes ne me montent aux yeux de l'avoir laissé à Briançon... Sensation d'avoir tourné plus que les talons... sensation d'avoir tourné le dos... Pour un renouveau que nous avons cherché d'est en ouest et d'ouest en est. Mais jamais je n'ai eu meilleur ami que lui...

Aujourd'hui, ce petit bruit qui emplit la pièce, faisant taire le silence pour avoir toute latitude de s'exprimer : c'est celui de la pointe de ma plume grattant le vélin.



Citation :
Hardryan, mon très cher ami.

Les jours ont passé depuis novembre de l'an dernier. Des jours devenus semaines qui prirent à leur tour l'allure de longs mois.
Tout ce temps déjà écoulé nous a conduit à cette fin d'août 1457...

Briançon me manque parfois, dans mes moments de solitude... Plus que de la ville, c'est l'absence d'amis précieux que j'ai laissés derrière moi qui fait souffrir mon cœur. J'en ai perdu le goût des tavernes.

Aussi, raconte-moi tout, que je retrouve en tes mots, le calme de la ville, que je goûte en eux la saveur du génépi, que chacune de tes phrases soit comme la chaleur retrouvée de nos soirées arrosées de schnaps en taverne, entourés des Niouks du village !

Comment allez-vous, toi, Alwen et les enfants ?
J'aimerai tant voir ton fils Ewen, j'espère qu'il te ressemble. Un illustre père qu'il a là !
Flora et Lou ont-elle bien accepté l'arrivée de leur petit frère ?
Il faudra que l'on se revoit un de ces quatre, tant de choses à te raconter et besoin de pouvoir à nouveau m'écrier en taverne : "ciel ! mon mari !" lorsque Marcko entrera, nous surprenant, cachotiers, à nous jouer des personnes présentes avec nous, les seuls véritables vrais-faux amants du Lyonnais-Dauphiné et qui sait, peut-être même du royaume.

En parlant du duché, j'ai cru lire dans les nouvelles de l'AAP que les Gones avaient remporté haut la main les dernières élections ducales et que Ka aurait été nommé Gouverneur. Que de chemin parcouru pour lui...
Tu lui feras part de nos amitiés, quand tu le verras.

De notre côté, notre petite Margot pousse à tout allure, sous mes yeux de mère attendris et les regards amusé de son père et bienveillant d'Apolline - la nourrice que nous avons prise à notre service depuis la naissance de notre enfant en Lyon la Rugissante. 9 mois déjà, et la voilà qui s'essaie à la marche à 4 pattes...

De l'eau a coulé sous les ponts... Emma demeure en notre souvenir, mais la douleur et le chagrin de l'avoir perdue, le jour de sa venue au monde, s'estompe peu à peu. Nous sommes reconnaissants à Aristote de ne pas nous avoir laissés - moi le ventre vide sans petit-être à tenir entre mes bras - et Marcko le cœur éteint d'avoir serré contre lui sa fille morte née.
Les épreuves et les obstacles rencontrés tout au long de notre vie à deux n'ont fait que renforcer les liens qui nous unissaient déjà si fortement.

C'est en Sémur que nous vivons désormais, coulant de paisibles jours sous le ciel bourguignon. Le sourire retrouvé d'avoir des projets plein la tête suite à l'investissement que nos écus dans l'achat de deux propriétés viticoles, ainsi que dans la construction enfin achevée de ma cave à vin. Peut-être entendras-tu bientôt parler de notre cru ?

J'ai hâte et Marcko est tout aussi impatient... Nos vignes sont prêtes pour la vendange après quasiment une année à les avoir regardées pousser et s'épanouir de jour en jour... pourtant pas assez vite à notre goût, enthousiastes que nous étions à l'époque et nous le sommes toujours.

Advienne que pourra et qui vivra verra, comme l'on dit.

Fais couler pour moi - si tu le veux bien - quelques gouttes de schnaps sur la tombe de l'Alsacien. Dis lui combien je lui en veux de me laisser là, comme ça... Il avait promis de venir me hanter en me chatouillant les pieds la nuit et je n'ai toujours rien senti *sifflote*
Dépose au nom de Marcko - toujours si tu le veux - une rose sur chacune des tombes d'Ozanne et de Claraladouce. Je sais combien elles lui manquent.

Et surtout... surtout, prends bien soin de toi et de ta petite tribu.
Mes pensées de tout cœur,
Morgane.

Je repose la plume, à côté du parchemin. Mes yeux relisent ce que mon cœur vient d'écrire et plus qu'un sourire sur mon visage, c'est du bonheur qui s'y dessine.
Hard'... L'envie de repartir, ne serait-ce qu'une semaine... passer un peu de temps dans mes montagnes, faire découvrir à ma fille notre ancienne demeure au 6/7 rue des Niouks... non loin de la place éponyme de son père.
Je souris : pour un peu, il me ferait même plaisir de revoir cette pimbêche d'Elisabeth1964.
Éclat de rire non réprimé... Diantre non ! Comme je la hais... Ne rêvons pas.

D'une main habile, je roule délicatement ma missive, que je noue - comme à mon habitude - d'un ruban pourpre. J'attrape quelques écus et vite, je sors de mon foyer, en quête d'un coursier à qui confier la périlleuse mission : remettre en main propre cette lettre au Duc de Chasteau Queyras.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMar 8 Sep - 23:56

Il faisait grand soleil, quand on toqua à la porte. Morgane, d'astreinte une nouvelle semaine à la maréchaussée, préparait le repas du déjeuner, avec l'aide de la vieille nourrice.

Apolline, je te laisse finir d'éplucher ces pommes de terre, je vais ouvrir.

Essuyant ses mains sur son tablier, la brune aux yeux clair se pressa de l'enlever et, le déposant sur un dossier de chaise, se recoiffa brièvement.

C'est un coursier qui fit son apparition dans l'embrasure de la porte quand Morgane y jeta un coup d'oeil.


Oui ? Que puis-je pour vous ?

Je cherche dame Morgane de Maussac-Thézan.

C'est moi-même...

Je dois, ma Dame, vous remettre missive. Tenez.

Je vous remercie,
répondit la Sémuroise en se saisissant du parchemin.

Refermant la porte sur le coursier, elle regagna la cuisine et, tirant une chaise, s'y installa. Qui donc lui écrivait ? Retournant la lettre pliée et cachetée à la cire, elle reconnut le sceau de son ami Hardryan. Un sourire vint éclairer son visage et c'est les mains fébriles qu'elle fit sauter le cachet et déplia le courrier :

Citation :
Expéditeur : Hardryan de Chasteau Queyras
Date d'envoi : 2009-09-08 17:17:37
Chère Morgane,

Voilà bientôt un mois que je suis sur les routes en compagnie de Lhunne et d'Akhesa06 .. et Mamie Laine et Jan le fils de Lhunne. Nous sommes allés pour chercher .alwen. à Bordeaux où elle a été amenées pour d'obscures raisons que je tairai pour l'instant. Nous sommes présentement à Poitiers depuis quelques jours.

L'été a été calme à Briançon, les visiteurs qui en sont venus n'en sont cependant pas repartis déçus, et hormis le félon de Gouverneur, ils ont tous apprécié le charme de la ville même si elle n'est plus ce qu'elle a été il y a deux et même un an. Elle reste toutefois plus animées que plusieurs villes du Dauphiné.

J'ai laissé les enfants à Briançon pour le voyage. Flora et Lou poussent bien, Ewen ne parle toujours pas, on se demande s'il est sourd ou muet.. Je dois dire que je commence à m'inquiéter. Et en ce qui me concerne, je ne vais pas très bien ces jours-ci. Je remets en question notre mariage, et cela pourrait bien éclater dans les jours à venir ou d'ici un mois. Je suis à bout et si rien ne change je ne pourrai pas continuer comme ça plus longtemps. J'en suis même à me demander si je l'aime toujours.

Ka a été élu Gouverneur, les Gones ont eu la plupart des votes des Dauphinois comme depuis un bon moment déjà.

Je suis heureux d'apprendre que ta famille va bien, j'espère que nous aurons l'occasion de passer par Sémur en rentrant de Bretagne. Nous nous y rendons afin d'aider Akhesa06 qui demeurait à Rennes avec feu son époux Aakass à déménager à Briançon avec son fiston Lukas.

Je verserai quelques gouttes de schnaps sur la tombe de l'Alsacien à mon retour à Briançon comme tu le souhaites.

Je t'embrasse ma vraie fausse maitresse adorée. Léchouille Marcko pour moi et un petit bisou à ta petite chérie.

À bientôt

Hard
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMer 9 Sep - 16:46

Posté le: 25 Mars 2009 - 19:35


Ouf ! J'ai enfin réussi à m'éclipser de ma demeure après moultes recommandations de la part de cette brave mais un peu trop surprotectrice Apolline.

'Tention dame Morgane... z'allôz prindre frôd avec cheulemint vot' tiot châle chur vos frêles z'épaules. T'nez, mettez donc cha sur vot' tiète auchi... J'voudrô pô qu'vous m'fassiô de l'fièf'... J'a d'jô achez d'boulot avec vot 'fillote !

Voilà ce qu'elle m'avait dit quelques minutes plus tôt en m'enfonçant jusqu'aux yeux ma toque noire du dimanche.

Justement Apolline ! C'est pour ma fille que mon époux vous a engagée. Pas pour moi... Par pitié, j'ai la désagréable sensation que bientôt vous me mettrez des langes ! Je-ne-suis-plus-une-enfant !

Elle avait levé les yeux au ciel, mains sur les hanches, en pestant pour elle-même tout en tournant les talons :

Tsss... Elle viendrô pô m'dire que j'l'avô pô prév'nue quind elle tousserô comme eune tuberculeuse !

J'avais soupiré mi-amusée, mi-agacée : depuis Lyon la Rugissante qu'elle était entrée à notre service, elle s'était montrée comme une mère pour moi. J'avoue volontiers que son côté maternel envers moi, bien qu'il m'énerve prodigieusement, me fait aussi beaucoup de bien. Je n'ai guère connue ma mère... C'était une honnête femme qui travaillait dur et que les turpitudes de la vie - ou du moins celles d'un mauvais mariage avec un ivrogne paresseux - n'avaient pas épargnée. A ce père alcoolique, je devais d'avoir quitté très tôt et contre mon gré le foyer familial... Imaginez un peu : cet abruti fini qui osait lever la main sur son épouse - et pour qui, vous l'avez compris, je n'ai que haine et mépris - m'avait vendue à un marchand contre une bouteille de sa précieuse piquette...

A la faveur du soleil déclinant de la fin de l'après-midi, alors que j'arpente les rues de Sémur, ma petite Margot savamment emmaillotée calée contre ma hanche que le rythme de mes pas battant le pavé berce doucement, d'âpres souvenirs me reviennent en mémoire.

Je la regarde, cette petite merveille née du fruit de mes noces avec mon Marcko... Et je ne puis m'empêcher d'avoir l'envie irrépressible de la protéger du malheur que j'ai connu durant mes plus jeunes années et de l'enfer vécu une fois devenue presque femme. Les yeux embués, oui je la regarde, ma petite merveille aux cheveux blonds comme les blés, blonds comme ceux de son père et me vient alors en tête une chanson entendue un jour au gré de mon errance à travers le royaume.

Mes pas m'ont menée non loin du lac de Sémur et, m'asseyant sous son saule pleureur, je me sens l'envie de la chanter à ma fille, qui remue dans mes bras. Sa petite bouche dans une moue qui ressemble, à entendre son père, comme une goutte d'eau à celle que j'arbore en dormant, étouffe un baillement. La voilà qui papillonne des yeux... Ils ont la couleur des miens... ce bleu très clair, si fragile dès les premiers rayons de l'astre solaire. Je souris et dépose un baiser du bout de mes lèvres sur son front à la peau si douce et diaphane, tout comme la mienne. Ma bouche ainsi posée, j'entame la mélodie qui me trotte dans la tête puis les mots trouvant le chemin d'eux-mêmes, passent la barrière de mes lèvres et je chante à mon enfant ma balade, comme un héritage à lui transmettre.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeVen 25 Sep - 22:29

[Berges du lac de Sémur - Quand les beaux jours encore le permettent...]

Quelque chose a bougé.
Là, juste à côté.
Tous mes sens en éveil, je me fais vigilante.
Qu'est-ce donc qui se cache dans les hautes herbes du bord du lac ?

Je voudrais me lever, prendre mes jambes à mon cou... Mais je suis comme tétanisée par la peur, Jacob serré contre mon flanc.
La peur de quoi ?
La peur de l'inconnu.

Je dépose mon fils derrière moi, sur la couverture installée à l'occasion de ma petite sortie familiale.
Puis je me recroqueville, je me tapis, prête à bondir.

Le fourré bouge à nouveau.
J'entends un terrrrrrrrible grognement guttural provenant des broussailles :


aheu... bada... abha !

Diantre ! Une petite bête à quatre pattes vient d'écarter les hautes herbes et se rue sur moi cahin caha.
Je suis coincée, acculée contre l'arbre qui nous ombrage agréablement.
Plus une seconde à perdre, plus d'hésitation possible, la meilleure défense est l'attaque !
Je pousse mon cri de guerre :


Yeehaaaaaa !

Et je fonds sur la créature en langes blanc pas très blanc, plutôt vert même... Et je la chatouille, et je la chatouille !
Chaque centimètre carré de son corps potelé de bébé y passe.

Ma fille éclate de son rire enfantin, petite voix qui m'émerveille. Jacob de son côté gigote doucement, agitant bras et jambes comme une tortue qui se serait retrouvée sur le dos.

Je souris, mon cœur déborde de bonheur, de joie. Je suis heureuse, je suis comblée, ne manque plus que leur père à mes côtés pour participer à cette fabuleuse journée.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeDim 4 Oct - 5:36

[En pleine nuit - chambre de Morgane et Marcko]

Voilà déjà deux ou trois nuits que Jacob ne me réveille point pour la pitance. Le brave petit semble avoir trouvé son rythme, à moins qu'il ne soit finalement gavé : depuis son arrivée en mon foyer, mon fils s'est bien remplumé.
Toute à mon sommeil, bien au chaud sous mon drap et cette couverture de laine, qui a retrouvé une place de choix sur le dessus ma couche, je profite et y fais bonne chair.


Crich crich !

Je me retourne.

Crich crich !

Je me retourne à nouveau.

Crich crich !

J'ouvre un œil : quel est donc ce bruit qui me sort au beau milieu de la nuit, de la douceur des bras de Morphée ?

Crich crich !

Tiens ! Voilà que cela recommence. Je tends l'oreille, un peu inquiète, cherchant à en devinant la provenance.

Crich crich !

L'on dirait bien que cela provient de la porte d'entrée. Un grattement sur fond de chansons paillardes des ivrognes ayant quitté les tavernes et rentrant chez eux.
Il est étonnant de voir ou plutôt d'entendre combien les sons prennent une autre dimension dans le silence qu'apporte Dame Nuit, quand sur ce village elle dépose son voile.


Crich crich !

Mon cœur se serre, mes bras aussi. Je viens de m'asseoir et de ramener mes jambes vers moi : ils les entourent. Mon oreille se tend davantage. Boum, boum - boum, boum... dans ma poitrine. La peur me fait imaginer tous les scénarii possibles jusqu'à me persuader que l'intrus qui gratte ainsi à la porte de chez moi aimerait bien y faire son entrée. Cambrioleur ? Vagabond cherchant refuge dans la nuit qui se fait plus froide à mesure que l'on avance vers la fin de l'année ?

Crich crich !

Par Aristote, mais c'est qu'il insiste ! Je bondis hors de mon lit et à pas de loup, me dirige vers la porte de ma chambre. Ne pas allumer de chandelle pour ne pas signaler à l'intrus ma présence, éveillée. Et mon époux qui est sur les Remparts à veiller sur la ville... Loin de moi, des enfants... Loin de nous tout simplement... Et muni de mon épée qui plus est !
Je viens en effet de me rendre compte que je n'ai plus Déméter à mes côtés, sagement rangée dans son fourreau posé habituellement sur le manteau de la cheminée. Point d'arme pour défendre ma maisonnée.


Crich crich !

Je mordille ma lèvre inférieure, l'esprit en ébullition, cherchant une arme convaincante pour faire fuir l'agresseur de mon sommeil, mais dans la pénombre je n'y vois goutte. Attendre d'être dans la cuisine pour récupérer un couteau.

Crich crich !

J'ouvre la porte de ma chambre et m'avance dans le petit couloir, la main droite glissant contre le mur qui, tel le fil d'Ariane, me guide dans le noir. Je heurte quelque chose, ou plutôt quelqu'un à entendre le juron de la nourrice.


Morte quenouille ! Ch'est vous dame Morgane ? me demande-t-elle dans un chuchotement. Vous m'avoz fichu une de ces trouilles ! Z'avoz intindu ch'bruit vous auchi ?

Bien malgré moi je me retiens de jouer les fantômes en lui susurrant que je suis son arrière grand-mère et me contente de la rassurer : oui c'est bien moi, et moi aussi j'ai eu peur ou du moins, celle qui me tenaille les entrailles depuis que j'ai ouvert un œil s'est vue renforcée l'espace d'un instant. Mon cœur cognant en ma poitrine s'en souvient encore.

Crich crich !

Comme pour m'éviter de répondre à sa dernière question, le bruit reprend de plus belle. Je glisse ma main à son bras : nous ne serons pas trop de deux.
De trois, si je compte le tisonnier qu'elle tient fermement dans sa main et que j'aperçois à la lueur lunaire qui filtre dans la cuisine où nous arrivons, toujours silencieuses.
Finalement j'attrape un couteau : nous serons quatre ! Elle, nos armes improvisées et moi !


Crich crich !

Le grattement est bien plus fort dans cette pièce. Nous nous regardons et tentons, sans user de nos voix, de nous mettre d'accord sur la marche à suivre. Bien vite il en ressort qu'Apolline ouvrira la porte à la volée tandis que je brandirai mon couteau.

Crich crich !

Continue mon gaillard, tes heures sont comptées, tu fileras ventre à terre sans demander ton reste quand tu nous verras sinon armées jusqu'aux dents, au moins prêtes à en découdre. Je ne te laisserai pas entrer en mon foyer, en violer l'intimité et la douceur. Je protègerai la vie de mes enfants, dussè-je y laisser la mienne.
Apolline se positionne, la main bien ferme sur la poignée. Petit tour de clef et la porte s'ouvre tandis que nous hurlons toutes les deux à l'ennemi.
Nos voix s'étranglent bien vite dans nos gorges alors que la réponse ne se fait point attendre :


Miaou ?

Mon bras, qui s'était levé brandissant au devant de moi mon arme improvisée, retombe le long de mon corps. Un chaton. Tremblant et apeuré, le ventre bien creux à en juger sa maigre silhouette. Un chaton affamé qui aura senti le doux fumet des restes du repas et qui aura cherché le moyen d'entrer pour s'alimenter.

Apolline, pleine de compassion et de pitié s'empare de l'animal, resté tétanisé sur place et déjà elle lui offre un peu de lait dans une assiette creuse. Je souris, soulagée et m'en retourne à la chaleur de mon lit, quitte pour une belle frousse.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeSam 17 Oct - 17:38

Apolline avait donc raison.

J'en suis là de mes pensées, au sortir du "cabinet" de la matrone qui m'a reçue.
Je suis là, debout dans la rue, au milieu de cette foule pour qui je représente soudainement un obstacle - sortie de nulle part.
Je suis là, debout dans la rue au milieu de cette foule qui ignore tout de ce qui m'arrive.
Je suis là, seule avec moi-même et ce qui reste pour l'heure mon secret.


Êtes-vous bien certaine de ce que vous avancez ? Voilà ce que je lui avais demandé, tandis que je quittais la paillasse qui servait de table d'examen.

Eh bien ma p'tite dame... avait-elle commencé. J'en suis aussi certaine que samedi succède à vendredi.

Comment cela est-ce possible ? Avais-je poursuivi.

Tééé ! Z'en avez de ces questions !! Je suppose qu'avec votre époux, vous passez pas vos nuits à vous r'garder dans l'blanc des yeux, pardi !
avait-elle répondu.

Ça n'était pas vraiment ce que j'entendais par "comment cela est-ce possible ?"... A vrai dire, je sais bien à quoi j'occupe mes nuits quand je ne dors pas. Mon haussement de sourcil a dû lui faire comprendre de se mêler de ses affaires car elle a bien vite repris :


Vous n'avez pas eu votre retour de couches n'est-ce pas ?

Bah euh... Non, sinon vous ne me verriez pas ici, j'aurais su sans nécessiter confirmation.

Bien, soyez heureuse, vous n'en aurez pas avant longtemps ! Par contre, tensions dans le buste, fatigue, maux de ventre, voire nausées, ça, ce sera votre lot quotidien.

de combien ?

Ça fera dix écus.

Pas le prix de la consultation ! La grossesse en terme de jours, de semaines, de... de mois ?

Ah ! Un mois, deux tout au plus.

Merci... vous êtes... formidable...


Je l'avais payée puis étais sortie, le visage fermé.
Ne pas laisser éclater ma joie.
Dame Nature prend, dame Nature reprend, je ne le sais que trop bien.

Pourtant, là, dans cette rue et alors que les journées se font plus crues chaque fois, générant sur ma peau les premières vagues de frissons annonciatrices d'un refroidissement généralisé, au lieu de hâter le pas pour retrouver la chaleur de ma demeure, je semble figée, sourire aux lèvres. Ma main caresse ce ventre qui abrite notre second... que dis-je, notre troisième enfant, car je n'oublie point Emma. Quatrième, si je compte Jacob, cet orphelin que je considère comme mon fils et que le Très-Haut, dans sa grande bonté, nous a confié. A cette pensée, deux mots me viennent :


Vite, Marcko !
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeJeu 5 Nov - 15:14

[Est-ce le rouge gorge que j'entends rire ?]

Non non non et non ! Pas maintenant ! Pas encore !!


Le poing se fait rageur, alors qu'il s'enfonce dans l'oreiller. La brune, visage enfoui au dedans, en mord même la taie.
Combat de boxe ? Que nenni ! Juste une Morgane bien peu ravie.

Une pensée en son esprit :


Je suis une ingrate, Aristote... Je le sais... Je devrais me confondre en remerciements devant ta grande bonté... Comme je l'ai déjà fait par le passé... Oui je devrais mais là... je ne le puis... Je suis une ingrate...


Elle se retourne dans son lit, implorant le sommeil malgré le fait que dehors il soit grand jour. Elle réclame, à corps et à cris, que Morphée la prenne une bonne fois pour toutes, en l'étreinte de ses bras, pour ne plus la lâcher jusqu'à ce que sonne l'heure pour elle d'enfiler son uniforme de la maréchaussée. L'heure pour elle de gravir les marches conduisant aux remparts et de prendre ce tour de garde qui lui revient pour la semaine.

Déjà ce matin, il lui a fallu interrompre par trois fois ses activités du moment... Emplettes au marché, travail au conseil municipal... Quant à la préparation du repas qui s'ensuivit... elle dut s'y reprendre à deux fois.

Nouveaux mouvements désordonnés, rien de pire pour la brune que de voir son sommeil sacrifié. A son sens et depuis longtemps, il y a un temps pour tout et quand est venu celui de dormir... alors là, pas touche ! Elle essaie pourtant bien de ne pas y penser mais rien n'y fait. Elle essaie pourtant bien de se convaincre que cela va passer, mais...


Rhoo c'est bon ! Je me lè-veuuu ! Et j'espère qu'après ça, je pourrai dormir un minimum !

Ronchon, grognon, de mauvaise grâce et râlant tout ce qu'elle peut - oui oui tout ça, et encore, pas sûre que ça soit suffisant - elle se traîne jusqu'au jardin au bout duquel se trouve l'objet de toute son attention : les latrines. Ben voui... envie de faire pipi et pas moyen de dormir à cause de ça.
Pas moyen de faire son marché sans devoir courir à nouveau jusqu'à chez elle pour se soulager.
Pas le temps non plus de s'asseoir en son bureau sans avoir à partir à la recherche (conquête ?) d'un trône pour son séant.


Vous inquiétoz pô dame Morgane, lance une Apolline compatissante, tandis qu'elle met à sécher les langes des enfants fraichement lavés. Cha va vite passer... Lô il fait frô, pis la grossesse arringe rien, mais bientôt vous r'dormirez comme un bébé.

Merci Apolline, merci de votre sollicitude. J'espère que vous avez raison... cela ne me faisait point cet effet, lors de la première.

Vous pourrôz avoar une douzaine eud' moufflets, qu'vous aurôz autint d'grossesses différentes.

Juste ciel ! Ah non, pas douze enfants !


Et Morgane de pousser, dans un soupir, la porte des latrines.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeMer 11 Nov - 18:07

[hrp]Les funérailles du personnage d'Alwen - éradiquée le 10 Août, n'ayant lieu que maintenant, ce post - à destination du RP dudit enterrement - est écrit en mode flashback[/hrp]

[Au 7, rue Basse des Remparts, dans un village du duché frontalier avec Lyonnais-Dauphiné]

Le coursier était arrivé en Bourgogne, dans un village, sis approximativement au centre dudit duché.
Le coursier était arrivé, apportant avec lui la mauvaise nouvelle, apportant avec lui le faire-part de décès.

Morgane, autrefois briançonnaise, reçut l'annonce de plein fouet, comme un coup de poing dans l'estomac. Elle en resta de longues minutes hébétée, jusqu'à ce qu'elle reprît pied dans la réalité.

Un vélin, son plus beau.
Sa plume, la plus fine.
Son encre, la plus riche en pigments.

Il lui fallait faire vite, le coursier attendait, à sa demande, que réponse lui f-ut transmise.

Mécaniquement, la main de la brune s'appliqua à tracer, à remplir l'espace libre de pleins et de déliés.

D'abord le lieu et la date...


Citation :
[rp]Sémur, le 19 Août de l'an de Grace 1457,[/rp]

Ensuite... les destinataires du courrier.

Citation :
[rp]A sire Hardryan, Duc de Chasteau-Queyras, aux damoiselles Flora, sa fille et Lou, sa belle-fille, ainsi qu'à son fils le petit Ewen,[/rp]

Voilà qui semblait parfait. Comment continuer ? Quels mots trouver ? Seraient-ils justes ? Elle se lança :

Citation :
[rp]Nous, Dame Morgane et Sire Marcko de Maussac-Thézan, ainsi que nos enfants damoiselle Margot et le jeune Jacob,
vous présentons nos plus sincères condoléances pour cette terrible perte.

Vous souhaitons paix du coeur et courage de l'âme pour surmonter cette douloureuse épreuve qu'Aristote a placée sur votre chemin et adressons nos prières au Très-Haut pour qu'Alwen, épouse et mère, trouve le salut et le repos auprès de Lui.
[/rp]

Voilà... C'était fait... Formule de politesse maintenant :
Citation :

[rp]Recevez nos témoignages d'amitié et de vive sympathie,
Famille de Maussac-Thézan.
[/rp]

Qu'il était difficile d'écrire ce genre de courrier... Torture, quand tu nous tiens... Non pas qu'elle fut très amie avec feue Alwen... Elle se souvenait même à son arrivée en Briançon l'Imprenable, d'avoir trouvé injuste qu'elle se réservât les meilleurs partis du village, n'en choisissant délibérément aucun pour se les garder tous.
Mais là, c'était de Hardryan dont il s'agissait...
Hard... Son ami de toujours, probablement le meilleur qu'elle eut jamais eu... Obligé d'affronter son pire cauchemar : la perte de sa douce, celle pour qui il aurait sans aucun doute donné sa vie...

Aussi, amie ou pas avec la défunte, elle ne pouvait décemment pas se contenter d'un tel écrit... froid, distant,"normé" quand son coeur appelait à le consoler, à compatir à sa douleur, se joindre à lui, le coeur en pleurs.

Elle reprit la plume, la main tremblante. Nouveau parchemin, qu'elle joindrait à son jumeau.


Citation :
[rp]Hard, mon ami...

ce premier courrier que tu as lu, était écrit "pour la forme".
J'entame une nouvelle page vierge, "pour le fond".

Je ne sais pas ce que tu vis, ce que tu traverses. Comment le saurais-je ? Moi qui aie encore mon Marcko à mes côtés.
Mais l'amour que nous nous portons lui et moi me semblant être très proche de celui que tu vouais, inconditionnel, à Alwen, me permet à tout le moins d'imaginer.

Imaginer ce pieu, planté en mon coeur comme il l'est en le tien, cette amputation d'une partie de moi comme elle l'est d'une partie de toi-même, si Marcko venait un jour à passer de vie à trépas, me laissant seule, ainsi que tu l'es désormais, avec les enfants encore en bas âge. Saurais-je surmonter ? Saurais-je être forte face à l'adversité ?
Pour les enfants, il le faudrait bien... Mais ma vie en aurait perdu son sel, cette personne qui à elle seule savait illuminer mes jours aussi bien que mes nuits. Ma vie ne serait probablement plus que survie.

Je prie.
De tout mon coeur je prie, implorant le Très-Haut pour qu'il panse tes plaies, implorant pour que l'amour que je te porte - en toute amitié - te parvienne au travers de cette missive.
[/rp]

La brune s'arrêta un instant. Une larme, perle de nacre sur l'albâtre de ses joues, venait de tomber sur le vélin, diluant légèrement l'écriture fine apposée sur ce dernier. Elle soupira. Elle n'avait pas le courage de tout recommencer, Hardryan comprendrait.
Délicatement, à l'aide de son tampon-buvard, elle atténua la tâche et se remit à la rédaction :

Citation :

[rp]Puisses-tu retrouver un sens à ta vie. Je te sais Ô combien séduisant, mon ami, et si tu laisses à nouveau à quelqu'une la chance de s'y essayer, je ne doute point qu'un jour, elle saura se montrer la digne conquérante de ton coeur.

Avec toute mon amitié et celle de Marcko qui se joint à moi pour partager ta peine,
Morgane.
[/rp]

Un autre soupir, très long, souleva son buste. La tâche la plus ardue était terminée, ne restait plus qu'à cacheter le courrier.
Elle s'y consacra, soigneusement, avec cette délicatesse qui était toujours sienne, roulant les deux parchemins sur eux-mêmes, y apposant un sceau de cire, puis les nouant, non pas d'un ruban pourpre mais d'un ruban noir cette fois-ci, en signe du deuil qu'elle porterait elle aussi.


Veuillez, messire je vous prie, faire parvenir cette lettre au sieur qui vous a confié la précédente mission. Qu'Aristote vous garde sur les chemins, et que vous parveniez à destination afin que d'accomplir celle que je vous remets en retour.

Et le coursier, après avoir reçu salaire, repartit sur les routes, les pensées de Morgane l'accompagnant comme un souffle de vent providentiel.
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MessageSujet: Re: [RP] Tranches de vie...   [RP] Tranches de vie... I_icon_minitimeJeu 4 Fév - 21:40

Ranger la grande armoire qui trônait dans leur chambre à coucher : telle était la mission que la brune aux yeux clairs s'était confiée.
Oh... pas ranger pour ranger... l'ordre y régnait déjà.
Ranger pour passer le temps, ranger pour ne pas penser tant...

Assise sur le bord du lit, un coffret de bois ouvert à sa droite, elle relisait toute la correspondance épistolaire qu'ils avaient échangée, Marcko et elle...

Un autre temps, une autre ville...
Leurs débuts... frissonnants malgré une passion dévorante.
Leurs débuts... quand ils se frôlaient... de leurs regards, de leurs sourires, de leurs fous-rires...

Un autre temps, une autre ville...
Avant que leurs doigts ne s'entremêlent, avant que leurs corps ne se mêlent, scellant leur destin : un chemin commun à leurs pas.

Que de vélins ils avaient consommés, en ce temps-là.
La cour, Marcko la lui faisait avec les mots...

Marcko...

Elle sourit : ses yeux venaient de se poser sur un petit poème qu'elle avait écrit pour lui... Un acrostiche... Juste pour l'amuser.

Marcko...

Quand il l'avait lu, il avait ri. C'était là le but escompté...
Elle s'était mis un point d'honneur à les provoquer, ses éclats...
Niouke un jour, niouke toujours...
C'était sa quête, à l'époque.
C'était encore sa quête aujourd'hui...
Malgré ces temps obscurs qu'Aristote leur faisait vivre.

Déterminée, elle s'installa à son bureau, le parchemin toujours à la main.
D'une écrite fine et délicate - son écriture, faite de pleins et de déliés - elle recopia le poème.
Puis, comme à son habitude, elle le roula sur lui-même et le noua d'un ruban pourpre.
Elle savait qu'il le reconnaitrait, ledit ruban... C'était bien là sa signature. Celle de toujours.

Une fois que ce fut fait, laissant en plan le prétexté rangement, elle sortit, châle sur ses épaules et se dirigea vers l'arbre à mots qu'elle avait découvert à son retour de Mâcon.

Trouvant la branche qui lui convenait, elle accrocha son petit présent... Petit don d'elle... Pour lui...


Citation :
[rp]MOURIR SUR TES LEVRES
APPELLEE DANS UN MURMURE
RENAITRE DANS TES REVES
COMME UNE DOUCE TORTURE
KRYPTONITE BRULE-MOI DE TON FEU
ORNE MON COEUR, TOI QUE JE VEUX[/rp]

L'arbre ainsi paré du plus bel ornement à ses yeux elle fit chemin inverse.
Du rangement en prévision.
Telle était la mission que la brune aux yeux clairs s'était confiée.
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